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Nanagramme

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Trois filles, un gars... et de multiples possibilités ! Les rédacteurs du Nanagramme prennent la plume, ou plutôt martèlent leur clavier, pour vous faire partager leurs coups de coeur littéraire ou cinématographique, leurs bons plans ou leurs idées de sorties, en direct de Brest, Kyoto ou Rennes.

Conseillé par
19 juillet 2010

"L'Extravagant Voyage du jeune et ..."

Non seulement ce roman est un bel objet, mais c’est aussi un bon roman. T.S est un petit garçon qui vous touchera, coincé qu’il est entre son intelligence hors norme et son coeur de petit enfant. Sa vision du monde est émouvante, drôle, belle. Je suis tombée sous le charme de ce petit garçon et de toute sa famille, de leurs blessures, de leurs peurs et je peux vous conseiller ce roman sans crainte. C’est le premier roman de Reif Larsen et l’on peut dire que c’est une vraie réussite. On a dépassé l’exercice de style depuis longtemps et on est en présence d’une oeuvre tout à fait originale. Les anglo-saxons nous ont dépassé encore une fois, damned !

Conseillé par
9 juillet 2010

Il y a des romans comme ça, bien écrits, bien pensés, émouvants.

"Hibakusha". C'est le mot qui désigne les personnes ayant survécu aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki. Hiroko Tanaka est une Hibakusha. Comme 70 000 autres, elle a vu son monde disparaître le matin du 9 août 1945.

Parfois le langage est mis en échec par l'horreur de la réalité. Comment évoquer les camps de concentration, l'horreur d'Hiroshima et de Nagasaki ? Bien des écrivains se sont confrontés à cet écueil et Kamila Shamsie ne fait pas exception. Mais, plutôt que de sombrer dans le pathétique, elle choisit de faire un portrait de femme forte, indépendante et intrépide. Hiroko Tanaka n'est pas une japonaise traditionnelle. Courageuse et aventurière, la jeune femme décide de fuir le Japon et s'embarque pour l'Inde afin de repartir à zéro.
Là-bas l'attend une toute nouvelle vie, un tout nouvel amour. Partant du bombardement de Nagasaki, le roman quitte rapidement le témoignage pour s'orienter vers une saga familiale tournant autour de cette femme hors du commun.

Du Japon à l'Inde, en passant par la Turquie, le Pakistan et les États-Unis, de 1945 aux années 2000, nous suivons les tribulations d'Hiroko et de sa famille avec bonheur.
Le talent de Kamila Shamsie réside dans la peinture de ces moments de tension, de rupture, où le monde bascule. Le fil rouge-sang de ce roman n'est pas la vie après le bombardement de Nagasaki mais la longue répétition des violences des hommes les uns envers les autres. C'est à travers le regard d'une "Hibakusha" que nous assistons à la décolonisation de l'Inde, à la création du Pakistan, aux attentats du 11 Septembre, à la guerre en Afghanistan et c'est grâce à ce regard singulier que jaillit violemment la folie de ces conflits.

"Quand blanchit le monde" est un hymne à la paix magnifique, émouvant et passionnant. Très bien écrit, soutenu par un rythme entraînant et des personnages très attachants, ce roman est une lecture que je recommande vivement.

Conseillé par
17 mai 2010

Maya Fox...Maya Flop !

Maya Fox est une adolescente comme les autres, c’est du moins ce que veulent à tout prix nous faire comprendre les auteurs. Elle est mal dans sa peau, s’habille toujours en noir, ne quitte pas MSN, et déteste sa mère au plus haut point. Mais sa vie change du tout au tout lorsque son papa, décédé quelques années auparavant, se met à lui susurrer des histoires de malédiction maya dans la tête et que sa maman, profiler de son état, laisse échapper le psychopathe qui a assassiné son mari. Voilà voilà. Ah oui, et j’oubliais que Maya est une prédestinée. Prédestinée à quoi ? Mais à sauver le monde, comme on l’apprendra certainement dans les tomes à venir... Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé Maya Fox 2012, son style ennuyeux et ses enchaînements de clichés.

Mwa J’M pas Kon me prN pr 1 s1plette !

Ayant dépassé l’adolescence depuis de nombreuses années, je peux tout à fait imaginer que ce livre ne me touche pas parce que mes préoccupations sont trop éloignées de cette période. Malgré tout, il est de nombreux romans pour ados figurant dans ma liste de livres préférés (La série Uglies, les Tara Duncan, Fascination...), c’est donc que je ne suis pas totalement hermétique à cette littérature.

Un jour qu’on lui posait la question "Qu’est-ce qu’un bon livre pour enfants ?" l’écrivain Michel Tournier, répondit :" C’est un bon livre pour adulte". Je partage tout à fait cet avis et l’on sait aujourd’hui que les ados lisent de tout et qu’il n’est pas nécessaire de leur écrire des histoires dans un style volontairement simple. On voit aussi à présent de nombreux romans pour ados publiés en collection adulte (Harry Potter, Le clan des Otori, Les royaumes du Nord etc.). Aucune excuse donc, à leur servir comme le font Silvia Brena et Iginio Straffi, un style plat, une héroïne-cliché et des couplets sur l’anorexie, l’importance de savoir s’accepter, les risques des rapports non-protégés, le pouvoir de l’amour etc.

Mais tout n’est pas si mauvais...

Pourtant, on s’en aperçoit avec la bibliographie finale, les deux auteurs ont fait un important travail de recherche qui a débouché sur un matériau romanesque remarquable : les mayas et leurs savoirs, la malédiction, le nombre d’or et la suite de Fibonacci. Quel dommage de n’avoir pas su l’exploiter ! Je ne peux m’empêcher de me dire qu’un autre auteur (imaginons un Philippe Pullman par exemple) aurait su faire un chef-d’œuvre de cette base originale ! Voilà donc ce qui me reste de cette lecture : le sentiment d’un gâchis désolant.